Ramallah, le 21 mars 2024, WAFA- Il y a 56 ans, le matin du 21 mars 1968, environ 15 000 soldats d'occupation israéliens lançaient une attaque militaire contre les bases militaires de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à la rive est du Jourdain.

Quelque 15 000 soldats d'infanterie israéliens, avec des dizaines de chars, ont attaqué le camp de Karameh près du pont Roi Hussein (Allenby), dans l'espoir d'éliminer les fedayin (commandos) de l'OLP sous le commandement du défunt dirigeant palestinien Yasser Arafat qui y étaient basés.

L'artillerie des forces armées jordaniennes a arrêté la colonne de chars israéliens au pont Allenby, près du carrefour de la route principale reliant Shuna à Karama, tandis que les commandos palestiniens ont réussi à détruire plusieurs chars et véhicules blindés israéliens et à engager les troupes aéroportées israéliennes entrant dans la ville de Karameh.

Au cours d'une bataille de 15 heures, quelques centaines de commandos et de civils du camp, avec le soutien militaire et logistique des forces armées jordaniennes, ont infligé des pertes sans précédent aux troupes d'invasion israéliennes.

Concernant les pertes de la bataille, il y a eu environ 185 martyrs du côté palestinien et jordanien, en plus de 200 blessés, dont un certain nombre d'officiers et 10 chars et 10 véhicules ont été détruits, tandis que 250 soldats israéliens ont été tués et plus de 450 blessés en plus de la destruction de 45 chars, 25 véhicules à chenilles, 27 véhicules divers et 5 avions.

Bien que le nombre total de Palestiniens morts, blessés et capturés ait dépassé celui perdu par Israël et que l'armée d'occupation israélienne ait détruit le camp, la bataille a marqué la première fois que les troupes palestiniennes ont réussi à affronter leur ennemi face à face.

L’importance de la bataille réside dans le fait que, pour la première fois, les combattants palestiniens ont réussi à affronter l’armée d’occupation israélienne, remportant ainsi une victoire symbolique majeure.

Après Karameh, des milliers de jeunes Palestiniens ont rejoint les ailes de la guérilla de l'OLP et ont commencé une formation paramilitaire.

La bataille de Karameh, qui signifie littéralement « bataille de la dignité » en arabe, a marqué le début d'une nouvelle phase. Même si la bataille n’est peut-être pas d’une grande ampleur comparée aux batailles plus vastes et plus longues d’avant ou d’après 1968, elle nous rappelle pourtant, plus d’un demi-siècle plus tard, que l’État occupant d’Israël peut être contraint de recalculer son potentiel.

Après la fin de la bataille, de nombreuses réactions ont été publiées, la plus marquante étant la déclaration du défunt président Yasser Arafat selon laquelle « la bataille de Karameh représentait un tournant entre le désespoir et l'espoir, un tournant dans l'histoire de la lutte arabe et un point de passage de la question palestinienne vers ses profondeurs arabes et internationales ».

H.A