Ramallah, le 6 juin 2024, WAFA - ActionAid International souligne l'impact dévastateur et les conséquences à long terme que huit mois de bombardements ont eu sur l'environnement dans la bande de Gaza.

L’organisation internationale a expliqué dans une déclaration publiée aujourd'hui jeudi, à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, que l'attaque militaire israélienne n'a pas seulement constitué un désastre pour les habitants de Gaza, en termes de nombre élevé de martyrs et de déplacement de plus de 85% de la population, mais cela a également constitué un désastre pour l'environnement, qui a entraîné une augmentation significative de la pollution des terres, des sols et de l'eau, selon le Programme des Nations Unies pour l'environnement.

La guerre a endommagé environ 55 % des bâtiments de Gaza à cause des bombardements, laissant le sol couvert d'au moins 37 millions de tonnes de décombres, la plupart remplis de bombes non explosées, selon le Service de lutte antimines des Nations Unies.

ActionAid a souligné que le sol et les eaux souterraines étaient pollués en raison des fuites de produits chimiques et de toxines résultant des munitions, et que les bombardements aériens militaires israéliens ont conduit à la destruction de 42,6% des terres agricoles, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, tandis que les images satellite montrent la destruction et le passage au bulldozer de près de la moitié des arbres de Gaza.

Cette destruction a considérablement entravé la capacité de nourrir les citoyens, grâce à la culture de légumes, de fruits et de blé, à un moment où la population est menacée de famine, et plus de 3 500 enfants de moins de cinq ans risquent de mourir faute de nourriture, selon le bureau d'information de la bande de Gaza. Deux enfants seraient morts de malnutrition la semaine dernière seulement.

Et de souligner que les eaux usées s'écoulent entre les tentes dans certaines zones de Gaza et que des tas de déchets s'accumulent dans les rues, en raison des dommages causés aux installations d'égouts et de déchets, ou à l'incapacité de travailler en raison du manque de carburant, ce qui représente un risque direct majeur pour la santé de la population, mais il aura de graves conséquences sur l'environnement à long terme.

Le directeur du réseau des ONG palestiniennes, Amjad Shawa, a déclaré : « La pénurie de carburant affecte les services municipaux chargés de collecter, de traiter les eaux usées et d'évacuer les déchets des rues et des centres d'hébergement, qui sont remplis de personnes déplacées. »

Shawa a expliqué que le flux actuel des eaux usées entre les tentes constitue une source de grande inquiétude pour les personnes vivant dans des tentes en plastique ou en tissu, et a de graves conséquences sur la situation sanitaire, et nous sommes préoccupés par les maladies infectieuses.

Selon l'organisation internationale, des centaines de milliers de personnes déplacées sont contraintes de subir ces conditions à cause de la canicule, sans eau ni abri pour se protéger des rayons du soleil.

L'UNRWA indique que le manque de carburant est vital. Les usines de dessalement de l'eau ont cessé de fonctionner, ce qui oblige les gens à parcourir de longues distances à pied dans la chaleur pour chercher de l'eau.

Concernant ce qui se passe en Cisjordanie, elle  explique que les Palestiniens sont privés de leur droit à un environnement propre et sûr, et que les derniers rapports indiquent que les eaux usées et autres eaux usées des colonies israéliennes sont évacuées dans les territoires palestiniens, ce qui conduit à la destruction des récoltes, laissant les terres agricoles inutilisables.

Dans le même temps, les agriculteurs sont régulièrement empêchés d'accéder à leurs terres pour le pâturage, leurs cultures et leurs oliviers, en raison des restrictions de déplacement imposées par les autorités israéliennes ou des violences des colonisateurs.

Reham Jaafari, responsable des communications et du plaidoyer chez ActionAid Palestine, a déclaré : « L'attaque brutale lancée par l'armée israélienne sur Gaza a non seulement causé la mort de dizaines de milliers de Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, mais a également eu un impact dévastateur sur la population palestinienne, ce qui a conduit à la perturbation de ses systèmes environnementaux et de sa biodiversité.

Et d’ajouter : Même si cette crise prenait fin demain, son héritage toxique resterait vivant dans la terre, le sol et l'eau, pendant de nombreuses années. La destruction des terres agricoles et des serres a rendu la production alimentaire presque impossible à Gaza, et avec peu d'aide entrante. Dans la région, les gens meurent de faim et les enfants meurent à cause de la malnutrition.

Riham a souligné que la vague de chaleur actuelle rend la vie plus difficile à des centaines de milliers de personnes déplacées à Gaza, qui n'ont ni endroit où se cacher du soleil, ni eau pour étancher leur soif, et que les températures élevées ne feront qu'augmenter les risques sanitaires posés par les eaux usées et les tas de déchets dans les rues.

Elle a dit que cette situation intolérable ne peut plus être acceptée plus longtemps et qu'il doit y avoir un cessez-le-feu permanent dès maintenant pour éviter que davantage de vies ne soient perdues inutilement et pour garantir que l'aide à grande échelle requise soit acheminée en toute sécurité à ceux qui en ont besoin.

F.N