Ramallah, le 4 avril 2025, WAFA - Le ministre de la Culture Imad Hamdan a déclaré que l'occupation israélienne vole des manuscrits palestiniens depuis des décennies en pillant une grande partie des documents et des manuscrits pendant la Nakba de 1948 et les a transférés à ses institutions universitaires, dans une tentative de réécrire l’histoire pour servir son faux récit.
Hamdan a ajouté dans un communiqué publié vendredi, à l'occasion de la Journée du manuscrit arabe, que le monde arabe célèbre chaque année le 4 avril, que l'occupation continue de perpétuer ses politiques coloniales contre la mémoire de du peuple palestinien, en fermant les bibliothèques palestiniennes, en particulier à Jérusalem occupée, en imposant des restrictions aux archives et en tentant d'isoler notre patrimoine de son patrimoine arabe et islamique.
Il a expliqué qu’en Palestine, les manuscrits ne sont pas considérés simplement comme un héritage du passé, mais plutôt comme des documents vivants qui affirment notre droit historique et culturel sur cette terre et réfutent les récits d’oblitération et de falsification. Les manuscrits sont une extension de notre identité nationale palestinienne et un témoignage du rôle central de la Palestine dans le façonnement des connaissances et de la civilisation arabes et islamiques au cours des siècles passés.
Hamdan a indiqué que la Palestine a été un centre intellectuel et culturel à travers les âges, et que ses bibliothèques abritaient des manuscrits rares sur la jurisprudence, l’histoire, l’astronomie, la médecine et la littérature, écrits par des érudits et des écrivains palestiniens. Ses bibliothèques abritaient également des manuscrits provenant des principales capitales de la civilisation islamique.
Il a expliqué qu’au cœur de cet héritage se trouve Jérusalem, qui est restée un phare de connaissance à travers le temps, ses bibliothèques regorgeant de manuscrits documentant son histoire, son statut et son droit inhérent à rester palestinienne, arabe et islamique, mais ce précieux héritage culturel n’était pas à l’abri des tentatives d’effacement et de destruction.
Et d’ajouter que la tragédie culturelle en Palestine a atteint son paroxysme à Gaza, où des bibliothèques et des centres de recherche contenant des manuscrits et des documents rares ont été bombardés et détruits lors de la récente agression israélienne.
Les roquettes ont visé des bibliothèques publiques et détruit d’importantes archives contenant des documents historiques, comme la mosquée Omari à Gaza, l’une des plus anciennes mosquées historiques de Palestine, qui abritait une ancienne bibliothèque contenant des milliers de manuscrits, de documents et de livres rares datant d’environ 700 ans.
Il a considéré ce qui s’est passé à Gaza, comme une attaque délibérée contre la mémoire palestinienne et une tentative d’effacer une partie de notre histoire.
Hamdan a dénoncé que la destruction de manuscrits et de bibliothèques, est un acte colonial systématique qui reflète la réalité d’une occupation qui non seulement pille le présent mais cherche également à effacer le passé et à déraciner les Palestiniens de leur terre.
Cependant, a-t-il dit, cela ne réussira pas. Les manuscrits et documents qui ont survécu aux décombres resteront un témoignage de ce crime, et nous travaillerons à les restaurer et à les rééditer afin qu'ils puissent témoigner de ce qui s'est passé.
« La préservation des manuscrits palestiniens fait partie de notre combat permanent pour défendre notre droit historique sur cette terre. Chaque document et chaque manuscrit sont la preuve de notre existence s’étendant sur des milliers d’années et une réponse historique à l’occupation qui tente d’effacer les caractéristiques de notre identité nationale « a-t-il dit.
Hamdan a affirmé que le ministère de la Culture place la protection de ce patrimoine au sommet de ses priorités, à travers des projets de documentation, de restauration et de numérisation, et à travers des institutions partenaires, pour garantir que l'histoire palestinienne reste ouverte sur le monde, sans être obstruée par les murs de l'occupation ou les tentatives de distorsion.
Il a renouvelé son appel aux institutions culturelles et scientifiques arabes et internationales pour qu’elles soutiennent la Palestine dans la protection de ce patrimoine et qu’elles œuvrent à renforcer les efforts conjoints pour préserver les manuscrits menacés, documenter ce qui reste et empêcher leur vol et leur destruction continus.
Il a appelé les intellectuels et les historiens à faire la lumière sur les manuscrits palestiniens, à les promouvoir et à souligner leur rôle dans le façonnement du paysage culturel arabe.
Le ministre de la culture a ajouté : « La préservation des manuscrits palestiniens malgré les guerres et l'occupation témoigne de la ténacité de ce peuple, qui ne peut être effacé de l'histoire et dont les voix ne peuvent être réduites au silence, quelle que soit l'intensité de l'agression. Tout comme ces manuscrits ont préservé l'histoire de nos ancêtres, ils préserveront aujourd'hui l'histoire de notre lutte et serviront de preuve aux générations futures que cette terre n'a jamais été sans peuple et n'a jamais été autre chose que palestinienne. »
F.N
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