Ramallah, le 31 juillet 2019, WAFA-
Ecrit par Imad Freij
Traduit par Fatima Nasser
Une fois de plus, le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu échangent des cadeaux électoraux aux dépens de la cause palestinienne et des souffrances du peuple Palestinien sous occupation.
D‘un côté, un responsable américain a révélé que Trump annoncerait bientôt, dans le cadre de son prétendu accord de paix, "son consentement à accorder aux Palestiniens une entité et pas nécessairement un État", afin de répondre à la proposition de Netanyahu d‘établir des projets de construction pour les Palestiniens dans les zones C de la Cisjordanie en échange d‘une expansion dans les colonies israéliennes.
Parallèlement à l‘arrivée en Israël du conseiller de la Maison-Blanche, Jared Kuchner, dans le cadre de sa tournée au Moyen-Orient pour rassembler un soutien a "l’accord du siècle", le gouvernement israélien a approuvé la proposition de Netanyahu, au même moment des sources hébraïques ont rapporté que la tournée de Kuchner comprenait l’annonce de la convocation d’une conférence à Camp David, avant les élections israéliennes de mi-septembre, dans laquelle il annonçait les grandes lignes de l’accord du siècle.
Le moment choisi pour cette conférence avant les élections à la Knesset israéliennes n‘était pas une coïncidence, mais visait à soutenir Netanyahu lors des prochaines élections d‘une part et en prévision de la campagne électorale du président Trump d‘autre part.
Le plan de colonisation de Netanyahu comprend la construction de 6 000 nouveaux logements en échange de 715 nouveaux logements pour les Palestiniens dans la zone C, qui représente 61% de la superficie totale de la Cisjordanie sous le contrôle de l‘occupation.
Le Premier ministre, Mohammed Shteyyeh a récemment annoncé que la division des régions en A, B et C, convenue avec Israël, n‘existe plus, car Israël ne les respecte plus et a clairement et ouvertement violé ces accords. Il envahi chaque jour le pays et poursuit l‘expansion des colonies, ce qui détruit toute possibilité d‘établir un État palestinien, en réponse à l‘occupation israélienne de la démolition de maisons palestiniennes à Wadi Al-Hummus à Jérusalem, dont le territoire est classé en zone sous contrôle palestinien.
L‘approbation de nouveaux projets de colonisation, dans le cadre des tentatives de Netanyahu et de son gouvernement de droite, d‘annexer une grande partie de la zone dite "C" à Israël, est soutenue par l‘administration américaine, qui a ouvert la voie à Jérusalem en tant que capitale de l‘État d‘Israël et à la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan syrien occupé, en contradiction du droit international.
Le porte-parole de la présidence, Nabil Abu Rudeina, a déclaré que toutes les colonies israéliennes situées sur le territoire de l‘État palestinien occupé étaient illégales et que l‘occupation prendrait fin.
Le ministère des Affaires étrangères a souligné qu‘Israël essayait d‘induire le monde en erreur en embellissant l‘expansion et l‘approfondissement de l‘activité de colonisation avec des autorisations fausses aux Palestiniens de construire sur ses terres, ce qui constitue un mépris pour les dirigeants et les responsables internationaux.
Le conseiller du président pour les relations internationales, Nabil Chaath, a déclaré à WAFA que le projet de Netanyahu concernant la construction dans les zones ‘C’ était totalement rejeté et que notre peuple n‘attendait pas l‘autorisation de Netanyahu pour construire sur ses terres.
Chaath a souligné qu‘Israël tournait le dos au droit international et aux résolutions de légitimité internationale et poursuivait son expansion dans les territoires palestiniens occupés, appelant à une action arabe et internationale plus efficace pour mettre un terme aux violations commises par Israël et à toutes les opérations de colonisation.
L’expert en droit international, Hanna Issa a déclaré à WAFA qu’en annonçant que les Palestiniens seraient autorisés à construire 715 unités de logement dans la zone C, il souhaitait devancer la conférence qui se tiendrait à Camp David afin d’annoncer «l’accord du siècle». Il souhaite également dire que ces zones sont soumises à la souveraineté israélienne et c’est lui qui décide de construire ou non.
"Netanyahu a précédé le Congrès américain pour enterrer le prolongement géographique entre Gaza et la Cisjordanie et Jérusalem-Est, comme si l‘enjeu pour les Palestiniens de son point de vue, était uniquement économique ni plus ni moins », a ajouté Chaath.
Malgré la résolution 2334 du 23 décembre 2016 du Conseil de sécurité, qui appelait Israël à mettre fin à la construction de colonies dans les territoires palestiniens occupés en 1967 et la nécessité de mettre fin à cette construction illégale, l’expansion coloniale israélienne se poursuit à ce jour, dans le silence de la communauté internationale.
Selon un rapport publié par la commission de résistance contre le mur et la colonisation, 299 colonies et avant-postes ont été établis, dont 10 avant-postes installés en 2018.
La superficie totale des terres sous contrôle israélien, est de plus de 2 600 kilomètres carrés, soit 76% du total de la superficie des terres désignées par ‘C’.
F.N