Par Ihab Rimawi
Ramallah, le 21 mars 2021, WAFA-
« Ce n'est pas ma mère », a crié Mohammed de 5 ans au visage de son grand-père lors de sa visite à sa mère prisonnière, Inas Asafra, de la localité de Beit Kahel au nord-ouest d’Hébron, incarcérée dans la geôle israélienne d’Ad-Damoun’.
Muhammad est habitué de voir sa mère habillée avec des vêtements remplis de couleurs vives et avec un sourire qui ne quittait pas son visage, mais aujourd'hui elle était différente avec les vêtements fanés des prisonnières.
« Quand nous sommes arrivés devant la geôle d’Ad-Damoun, en attendant d’entrer, Abdul Rahman (3 ans) et son frère Muhammed (5 ans), ont commencé à pleurer pour une raison inconnue, j’ai essayé de les calmer et les rassurer qu'ils rencontreraient leur mère après plusieurs mois d'absence, mais lorsqu'ils l'ont vue, ils ne l'ont pas reconnue, a dit leur grand-père, Aref Asafra. »
Aref est retourné chez lui avec une grande tristesse et un gros chagrin pour ses deux petits-enfants, qui ont été laissés seuls et loin de leurs parents, Inas et Qasim, qui sont détenus depuis le 10 août 2019, en plus de leurs oncles Ahmed et Muhammad, dont la maison a été démolie en novembre de la même année.
Aref a dit : «Il est difficile de prendre soin de deux enfants sans leurs parents, d'essayer de leur fournir de ce qu'ils manquent en leur absence, le début a été douloureux pour nous, et avec le temps, ils se sont habitués à cette absence forcée, mais ils demandent toujours leurs parents".
Le matin de l'Aïd d’Al-Adaha, après l'arrestation de sa mère, Abdul Rahman a demandé à sa grand-mère, Umm Ahmad, avec des mots à peine prononcés: «Où est ma maman?» Sa grand-mère a répondu: «Elle reviendra bientôt mon fils et elle vous apportera les cadeaux de l'Aïd ».
Le moment le plus difficile, selon Asafra, a été lorsque Muhammad est entré à l'école en première année, à ce moment-là, nous avons senti à quel point la présence de ses parents était importante, de voir leur premier-né porter son uniforme scolaire pour la première fois.
Les parents de Muhammed sont privés de la joie de la première entrée de l’école de leur enfant.
Inas réalisera son rêve de rencontrer ses enfants le mois prochain de décembre après avoir purgé sa peine de 3 mois.
Quand elle sera libérée, la prisonnière Inas laissera douze mères de trente-trois fils et filles dans les prisons d'occupation, qui font partie des trente-sept détenues écrouant dans la prison d’Ad-Damoun et le centre de détention de Hasharon.
H.A/F.N