Ramallah, le 22 juin 2022, WAFA- Sous les auspices du président palestinien Mahmoud Abbas et en sa présence, la Palestine et l'Union européenne ont signé la nuit dernière un accord de financement de 224 millions d'euros pour l'année 2021 au cours de laquelle le président a exhorté la communauté internationale à ne mettre en œuvre qu'une seule des dizaines de résolutions des Nations unies relatives à la Palestine.
Au siège présidentiel à Ramallah, l’accord a été signé par le ministre des Finances Shukri Bishara et le représentant de l'UE Sven Kuhn von Burgsdorff en présence du Premier ministre Mohammad Shtayyeh et des ambassadeurs et représentants des pays européens accrédités auprès de l'État de Palestine.
Lors de la cérémonie de signature, le président Abbas a dit : « Au nom de l'État de Palestine, nous remercions l'Union européenne et ses États membres pour ce soutien qui nous est apporté. Nous sommes très proches les uns des autres dans de nombreux domaines », notant que « l'Europe reconnaît la vision de la solution à deux États sur les frontières de 1967, et il reconnaît Israël, et nous espérons qu'il reconnaît l'État de Palestine parce que cela aide à faire avancer le processus de paix. »
Au sujet des élections législatives, M. Abbas a déclaré : « Vous nous avez promis, en tant qu'Union européenne, de faire pression sur Israël pour qu'elles se tiennent à Jérusalem, mais malheureusement cela ne s'est pas produit. Nous ne pouvons pas tenir ces élections sans Jérusalem parce que nous les avons déjà tenues à Jérusalem lors des trois élections précédentes. »
Il a ajouté : « Il y a plus de 700 résolutions à l'Assemblée générale des Nations Unies, 90 résolutions au Conseil de sécurité et 90 résolutions au Conseil des droits de l'homme, toutes liées à la question palestinienne. Nous voulons que la communauté internationale ne mette en œuvre que l'une d'entre elles, qui a été adoptée pendant 74 ans. C'est ce que j'ai dit aux émissaires américains qui m'ont rendu visite. Je leur ai dit que je voulais voir mise en œuvre une décision que vous choisissez, et j'en serai heureux. »
Il a poursuivi : « Ces résolutions incluent la résolution de partition, qui nous a donné 45% de la Palestine historique, et maintenant nous demandons 22% et nous ne l'obtenons pas. Qu'est-ce qu'on fait ? N'est-ce pas notre droit d'exiger la mise en œuvre de la résolution de partition et d'exiger que 45 % de nos terres, dont vous et vos pays avez convenu, nous appartiennent ?
Le président a dit : « Il est déplorable que nous soyons les seuls à n'avoir vu aucune résolution de l'ONU mise en œuvre. Il y a aussi la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a été adoptée à l'unanimité, et dont les principaux partisans étaient les États-Unis et la Grande-Bretagne, mais cette résolution n'a pas été mise en œuvre. »
Il a adjoint : « Nous n'avons pas obtenu justice au Conseil de sécurité, à l'Assemblée générale ou au Conseil des droits de l'homme. Alors, où allons-nous ? »
Le président Abbas a souligné que « malgré toutes les injustices commises à notre encontre, nous adoptons la politique de résistance populaire parce que nous voulons la justice. Mais si nous n'obtenons pas cela, où allons-nous ?
Il a dit : « Le président américain Biden nous rendra visite, et je ne lui demanderai qu'une chose, c'est de mettre en œuvre ce qu'il a promis. Je ne lui demanderai rien de nouveau. Je lui demanderai seulement ce que lui et son secrétaire d'État Blinken m'a promis un ensemble de points, à savoir qu'il a dit que nous sommes partenaires et que nous croyons en la solution à deux États, mais nous sommes toujours sur la liste des terroristes au Congrès américain, malgré le fait qu'il existe un accord de sécurité entre nous et eux et avec nombre de vos pays pour lutter contre le terrorisme mondial. »
Il a ajouté : « Le président Biden m'a également dit qu'il était contre le déplacement des Palestiniens et le changement du statu quo historique d’Al-Haram Al-Sherif de Jérusalem, contre l'expansion des colonies et contre les actions unilatérales des deux parties, qui est la clause la plus importante de l'accord d'Oslo. Puis il a également dit que le consulat américain devait retourner à Jérusalem-Est. Je vais donc dire au président Biden : s'il vous plaît, faites l'une des choses que vous avez dites afin que je puisse être assuré que les choses avancent. »
Il a poursuivi : « Je sais qu'Israël, en particulier son gouvernement sortant, et celui qui l'a précédé et qui l'a précédé, ne veut pas de solution politique. Mais au moins, nous voulons des mesures de confiance en vue d'une solution politique. »
Le président a indiqué : « Avant la visite du président Biden, Blinken m'a informé que ces promesses seront mises en œuvre lors de la visite du président Biden, et le secrétaire d'État adjoint est venu me dire que lorsque le président Biden viendra, ces promesses seront tenues. Mais si je ne reçois rien de la visite du président Biden, et si vous étiez à ma place, que feriez-vous ? »
Il a souligné : « Nous voulons une paix basée sur la légitimité internationale pour vivre dans la paix et la stabilité aux côtés d'Israël. Je m'adresse aux pays d'Europe parce que je sais que ce sont des pays qui respectent le droit, la paix et la justice. L'aide qu'ils nous apportent est excellente, mais vous pouvez aussi nous aider, du côté américain et israélien, à marcher sur le chemin de la paix et de la justice avant qu'il ne soit trop tard. »
A son tour, le Premier ministre Shtayyeh a évoqué l'importance de signer l'accord de financement sans conditions, exprimant l'espoir que l'accord de financement pour l'année 2022 sera accéléré.
Il a confirmé que l'accord couvre le financement des affaires sociales, des hôpitaux et des institutions à Jérusalem, l'énergie et l'eau pour Gaza, l'aide sanitaire pour lutter contre le coronavirus et seulement 55 millions d'euros pour les salaires.
De son côté, le représentant de l'Union européenne a remercié le président Mahmoud Abbas d'avoir supervisé la signature de l'accord, soulignant le soutien continu de l'Union européenne à la construction des institutions palestiniennes.
La cérémonie de signature s'est déroulée en présence du vice-Premier ministre Ziad Abu Amr, du porte-parole présidentiel Nabil Abu Rudeineh, du conseiller diplomatique du président Majdi al-Khalidi et du chef de cabinet du bureau du président Intisar Abu Amara.
H.A