Par Haneen Assi
Ramallah, le 26 février 2023, WAFA-
Mercredi dernier, le 22 février, le parlement d’occupation israélien a approuvé en lecture préliminaire d'un projet de loi visant à priver les Palestiniens emprisonnés en Israël de leur droit à un traitement médical, y compris des opérations chirurgicales.
Cette décision sera en fait un processus de mise à mort lente, comme l'a indiqué Qaddoura Faris, le Chef du Club des prisonniers palestiniens.
Il n'a pas manqué de mentionner que les autorités d'occupation israéliennes, dirigées par les services pénitentiaires israéliens, ont conçu pendant des décennies toutes sortes d'outils pour tuer les prisonniers, et le terme utilisé aujourd'hui pour décrire cela comme une « négligence médicale » n’est plus suffisant à la lumière de la situation de centaines de cas de détenus malades.
M. Faris a averti que les lois visent à priver les combattants de la liberté de tous les droits qui leur restaient, les forçant à déclarer une mutinerie contre toutes ces lois et les nouvelles mesures menées par le ministre fasciste israélien Itamar Ben Gvir.
C’est quoi la politique de négligence médicale délibérée :
La négligence médicale est une politique utilisée par Israël, selon laquelle, intentionnellement, il néglige ou retarde le traitement des cas de maladies parmi les détenus Palestiniens surtout, les cas chroniques et ceux qui ont besoin des opérations chirurgicale urgentes, afin d’atteindre des phases difficile à traiter.
Selon l’Association du soutien des prisonniers (Addameer) : « La fourniture de soins de santé aux détenus relève de la responsabilité de l'État. Les détenus devraient bénéficier des mêmes normes de soins de santé que ceux qui sont disponibles dans la communauté et devraient avoir accès gratuitement aux services de soins de santé nécessaires sans discrimination fondée sur leur statut juridique." -Règle 24 de l'Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus en mai 2015 (Règles Mandela).
Le service pénitentiaire israélien (IPS) a adopté une politique de négligence médicale délibérée envers les prisonniers et les détenus. Depuis 1967 jusqu’a 2023, 235 prisonniers palestiniens sont morts dans les prisons et centres de détention israéliens à la suite de négligences médicales.
Jusqu’à présent, le nombre de malades parmi les prisonniers et détenus est passé à plus de 600. L'augmentation du nombre de cas de maladie peut être attribuée à un certain nombre de facteurs. Premièrement, il y a une politique de négligence médicale et la poursuite des forces de l'administration pénitentiaire en niant leur responsabilité de fournir des soins de santé appropriés et des contrôles médicaux périodiques pour les prisonniers et les détenus. Deuxièmement, l'environnement de la prison joue un rôle. La majorité des prisons sont anciennes et ne sont pas conformes aux normes internationales en termes de taille et d'architecture ; les insectes et les rongeurs sont partout et le climat est rude. Les prisons du sud ont une atmosphère désertique, tandis que celles du nord sont très humides. Troisièmement, les administrations des prisons négligent leur responsabilité envers les besoins d'hygiène personnelle et publique et prennent les mesures pour assurer la santé des prisonniers et des détenus. Quatrièmement, la santé est impactée par la surpopulation due à l'augmentation du nombre de prisonniers et de détenus en 2014.
Les droits des détenus en vertu du droit international :
L'article 76 de la IVe Convention de Genève stipule que les prisonniers et les détenus doivent jouir de conditions d'alimentation et d'hygiène suffisantes pour se maintenir en bonne santé, qui doivent être « au moins égales à celles qui règnent dans les prisons du pays occupé ». Il stipule également qu'ils doivent recevoir les soins médicaux requis par leur état de santé et qu'ils ont le droit de recevoir au moins un colis de secours par mois. L'article 85 souligne également que la Puissance détentrice est tenue de prendre toutes les mesures nécessaires et possibles pour que les personnes protégées soient, dès le début de leur internement, être logés dans des bâtiments ou des locaux offrant toutes les garanties possibles contre l'humidité, et disposant d'une chaleur et d'un éclairage suffisants, ainsi que d'un espace de couchage et d’une ventilation suffisante.
En ce qui concerne les soins médicaux et les inspections, les articles 91 et 92 de la IVe Convention de Genève soulignent que tout lieu d'internement doit disposer d'une infirmerie adéquate, sous la direction d'un médecin qualifié, où les détenus peuvent recevoir les soins dont ils ont besoin, en plus des inspections médicales de internés doit être faite au moins une fois par mois, dont le but est de surveiller l'état général de santé, la nutrition des internés, et de dépister les maladies contagieuses.
Parmi les prisonniers décédés dans les geôles d’occupation israélienne en raison de la négligence médicale :
235 prisonniers palestiniens sont décédés dans les geôles d’occupation israéliennes à la suite de négligences médicales intentionnelles pratiquées par les autorités d’occupation.
Voici quelques noms des détenus Palestiniens décédés dans les geôles d’occupation :
Ahmed Abu Ali, un Palestinien de 48 ans père de neuf enfants de la ville de Yatta, condamné à 12 ans de prison et il ne lui restait que deux ans avant sa libération, est mort, le 10 février 2023, en détention israélienne en raison d'une négligence médicale délibérée.
Nasser Abu Hamid, 50 ans, purgeant plusieurs peines à perpétuité pour avoir résisté à l'occupation israélienne, a été déclaré mort le 20 décembre 2022, après avoir lutté contre le cancer du poumon en raison d'années de négligence médicale.
Mousa Abu Mahameed, du village de Beit Tamar, 40 ans, qui a été détenu en Israël pendant deux mois, est décédé le 2 septembre 2022 dans un hôpital israélien dans des circonstances encore floues alors que des groupes de défense des prisonniers palestiniens tenaient Israël pour responsable de sa mort.
Saadia Farajallah, 68 ans, une mère de huit enfants de la ville d'Idna dans le sud de la Cisjordanie, est décédée le 1 juillet 2022.
Daoud Al-Zubaidi, du camp de Jénine au nord de la Cisjordanie occupée, est décédé le 15 mai 2022, des suites de blessures par une balle dans l'abdomen qu'il a subies avant deux jours de son arrestation lorsque l'armée d'occupation a tiré des balles dans le camp.
Sami al-Amour, 39 ans, de Gaza, arrêté en 2008 et condamné à 19 ans d'emprisonnement, au cours desquels il s'est vu refuser les visites de sa famille , est décédé le 18 novembre 2021 dans les prisons d’occupation israéliennes en raison d'une négligence médicale intentionnelle systématique.
Maher Deeb Saasa, 45 ans, de la ville de Qalqilya, père de six enfants, capturé depuis 2006 et purge une peine de 25 ans de prison, s’est éteint le 20 janvier 2021.
Kamal Abu Wa’ar, un prisonnier palestinien atteint du cancer de la gorge, 46 ans, de la ville de Qabatiya à Jénine, est décédé le 10 novembre 2020, dans les prisons israéliennes à la suite d’une grave détérioration de sa santé due à une négligence médicale.
Daoud Al-Khatib, 45 ans, de Bethléem, qui souffre d'une grave insuffisance cardiaque résultant d'une cardiomyopathie et d'une maladie coronarienne, est décédé le 2 septembre alors qu'il se trouvait à la prison israélienne d'Ofer, près de Ramallah.
Nour Barghouti, 23 ans, du village d'Aboud près de Ramallah, est décédé le 22 avril 2020, après être tombé inconscient dans les toilettes de la prison israélienne de Naqab, dans le sud d'Israël. Il était en prison depuis quatre ans. Selon la commission des Affaires des prisonniers, il a fallu plus d'une demi-heure à l'administration pénitentiaire pour fournir une assistance médicale à Barghouti seulement après que les prisonniers ont commencé à crier à l'aide.
Sami Abu Diak, 36 ans, de Jénine en Cisjordanie, qui souffrait du cancer, est décédé le 26 novembre 2019, après de longues d’années de négligence médicale délibérée. Quand il était en phase terminale du cancer, il s'était vu refuser un congé de compassion pour être avec sa famille. Israël a refusé de réaliser le dernier souhait d'Abu Diak de passer ses derniers jours avec sa mère.
Bassam Al-Sayeh, du gouvernorat de Naplouse, est décédé le 8 septembre 2019, après une souffrance du cancer et en raison de la négligence médicale délibérée pratiquée par Israël contre les détenus Palestiniens.
Nassar Majed Taqatqa, 31 ans, qui a été détenu à l'isolement dans la prison israélienne de Nitzan dans la ville de Ramleh, au centre d'Israël, a été déclaré mort le 16 juillet 2019. Taqatqa avait été sévèrement battu avant d’être arrêté le 19 juin, qui était sa première arrestation. Selon sa famille, Nassar n'avait aucun problème médical ou de santé.
Faris Baroud, 51 ans, de la bande de Gaza est décédé le 6 février 2019, après avoir purgé 28 ans dans une prison israélienne, dont quatre à l'isolement, apparemment pour négligence médicale.
Il ne suffisait pas qu'Israël pratique une politique de négligence médicale qui a entraîné la mort de plus de 200 prisonniers, mais il a plutôt détenu les corps de 11 d'entre eux, à savoir : Nasser Abu Hamid, Muhammad Maher Turkman, Daoud Mohammed Al-Zubaidi, Sami Amour, Kamal Abou Waer, Saadi Khalil Mahmoud Al-Gharabli, Bassam Al-Sayeh, Nassar Taqatqa, Faris Baroud, Aziz Owaisat, Anis Dawleh.
Les prisonniers malades dans les geôles d’occupation :
Selon les dernières statistiques des associations des prisonniers et des droits de l’homme, le nombre des prisonniers malades écroués dans les geôles israéliennes, atteint environ 600 dont ceux qui sont atteints du cancer, de la paralysie, de l’insuffisance rénale et d’autres, notant que les conditions de santé de ces prisonniers s’aggravent de plus en plus en raison de la politique de la négligence médicale pratiquée par l’administration pénitentiaire israélienne.
La négligence médicale utilisée par Israël contre les détenus palestiniens est comme un outil de punition, qui a entraîné souvent à la détérioration grave de la santé, conduisant en conséquence à la mort.
Ici, on va parler de l’un des cas maladies dans les geôles d’occupation, le prisonnier malade du cancer, Asif Al-Rifai (20 ans) :
Arrêté le 24 septembre 2022, le prisonnier Al-Rifai de la ville de Kufr Ein à Ramallah, est atteint d'un cancer du côlon et des ganglions lymphatiques, a été blessé trois fois et a été détenu trois fois avant celle-ci alors qu'il était encore mineur et détenu en prison pour avoir résisté à l'occupation.
Al-Rifai qui est gravement malade et a besoin de soins médicaux continus, souffre comme des centaines de prisonniers malades de la politique de négligence médicale.
Tragiques, le moins qu'on puisse dire des conditions où Israël incarcère 4700 Palestiniens dans ses prisons, dont 150 enfants et 34 femmes. Ce nombre comprend 835 Palestiniens placés en "détention administrative", qui permet la détention de Palestiniens sans inculpation ni procès pour des périodes renouvelables allant de trois à six mois sur la base de preuves non divulguées que même l'avocat d'un détenu n'est pas autorisé à voir.
Les autorités d’occupation suivent plusieurs politiques punitives contre les prisonniers palestiniens dont l’isolement, la privation des visites de leurs familles, les conditions atroces d’interrogatoire et de détention, la politique de la négligence médicale exercée contre les prisonniers malades, ainsi que la détention administrative.
Les mesures israéliennes contre les détenus palestiniens depuis que Bin Gvir a pris ses fonctions à la Sécurité intérieure:
Depuis l'entrée de Bin Gvir en fonction, les menaces n'ont pas cessé, en particulier celles liées aux détenus Palestiniens qui visent à durcir leurs conditions de vie et à émettre de nouvelles procédures qui affectent leur vie quotidienne.
Bin Gvir a commencé à appliquer certaines mesures répressives, notamment : contrôler la quantité d'eau utilisée par les détenus, réduire le temps de douche, verrouiller les bains dans les nouvelles sections de la prison de Nafha.
De plus, retarder la délivrance du pain pendant des jours afin qu'ils l'obtiennent sec et froid. Les raids et les perquisitions se sont intensifiés récemment à l'aide de grenades assourdissantes et de chiens policiers.
Un projet de loi visant à refuser aux détenus des soins médicaux, certaines opérations chirurgicales, un double isolement cellulaire et à retirer les télévisions des centres de détention a également été approuvé en lecture préliminaire.
En plus de l'augmentation des transferts de détenus, notamment des condamnés à perpétuité, et de la menace de certaines prisons centrales de fermer les établissements publics vendredi et samedi.
Toutes ces mesures ont poussé les détenues Palestiniens à déclarer la désobéissance dans les geôles d’occupation :
Depuis 14 février jusqu’à présent, les combattants de la liberté palestiniens dans les prisons israéliennes ont commencé ce qu'ils ont appelé une mutinerie pour protester contre les nouvelles mesures répressives de Ben Gvir, entravant principalement le soi-disant contrôle de sécurité, où les prisonniers sont emmenés alors qu'ils sont menottés, et au lieu que cette procédure se déroule dans un laps de temps précis et court, il faut des heures à l'IPS pour la mener.
Les prisonniers palestiniens ont commencé leurs étapes de lutte dans le rejet des mesures répressives du ministre fasciste israélien, Itamar Ben Gvir, dont les services pénitentiaires israéliens (IPS) ont annoncé leur intention de commencer à les imposer dans les prisons.
Les prisonniers ont confirmé, à travers plusieurs messages, que cette bataille sera à la hauteur et à l'ampleur des menaces sans précédent des autorités d'occupation contre les prisonniers et leurs familles, en particulier à Jérusalem, et qu'elle se culminera par une grève de la faim commençant le premier jour du mois de jeune du Ramadan, qui devrait commencer le 23 mars.
Il a déclaré que l'IPS à la prison de Nafha dans le désert de Naqab a commencé à imposer ses premières mesures abusives, qui sont venues sur la recommandation de Ben Gvir, dans lesquelles cette quantité d'eau chaude pour une douche sera limitée et que les salles de douche seront ouvertes pour seulement une heure entre 7 et 8 heures du matin. Il a indiqué que cette procédure a été appliquée aux nouvelles sections de la prison de Nafha, qui sont trois sections où sont détenus 360 combattants de la liberté.
Au cours de la semaine dernière, l'IPS a intensifié ses mesures dans diverses prisons et les forces de répression ont pris d'assaut des sections de la prison de Gilboa, imposant une punition collective aux prisonniers.
H.A/F.N