Ramallah, le 8 juin 2023, WAFA-
Ihab Rimawi
La grève ouverte de la faim est la décision la plus dangereuse et la plus cruelle à laquelle recourent les prisonniers, en raison des graves dangers qui parfois entraînent la mort d'un certain nombre d'entre eux, à commencer par le martyr Abdel Qader Abu al-Fahm, qui a été martyrisé le 11 juillet 1970, lors de la grève à la prison d'Ashkelon, et se terminant avec Khader Adnan, qui a été martyrisé lors d'une grève de la faim le 5 février 2023.
Parmi les revendications les plus importantes que les prisonniers cherchent à obtenir : la fin de la politique de détention administrative et d'isolement cellulaire, l'arrêt des attaques et des prises d'assaut dans les cellules et les sections des détenus, l'autorisation des visites familiales, en particulier pour les enfants prisonniers, l'amélioration du traitement médical des patients et l'arrêt punitions collectives à leur encontre.
En été 1981, les prisonniers des prisons de l'occupation israélienne ont obtenu l'autorisation d'entrer des oreillers pour la première fois dans les cellules des prisonniers, après avoir réussi à extraire une décision après une grève difficile menée à la prison de Nafha.
Cette victoire, malgré sa simplicité, faisait partie des réalisations des prisonniers, en plus de permettre l'entrée d'un matelas pour lit en fer pour chaque prisonnier. Cependant, cette grève a causé le martyre de quatre prisonniers : Rasem Halawa, Ali Al-Jaafari, Anis Doula et Ishaq Maragheh.
Le 18 juin, le mouvement des prisonniers s'est engagé dans une grève collective, sous le titre : « Révolution de la liberté - Soulèvement des administrateurs », en refus du crime de détention administrative.
Au cours des dernières années, les prisonniers ont réussi, à travers 26 grèves collectives, à obtenir des acquis et à obtenir de nombreuses revendications qui ont changé leurs conditions de vie et imposé une réalité qui préserve leur dignité, selon le chef du Club des prisonniers, Qaddoura Fares.
Il a ajouté que le travail collectif inquiète l'administration pénitentiaire de l'occupation, ainsi que le mode de vie collectif ou l'annoncement du travail collectif dans les prisons embrouillent l'occupation et la pousse à mobiliser tous ses appareils et outils pour le réprimer et y mettre fin immédiatement.
L'ex-prisonnier Rami Fadayel, a estimé que l'expérience des détenus des grèves individuelles contre la détention administrative est le résultat de l'absence de solution collective. Certains détenus ont fait des grèves individuelles, mais les démarches collectives sont la meilleure solution et la plus sûre pour affronter l'administration pénitentiaire.
Fadayel, qui a passé plus de huit ans en détention administrative, a entamé une grève de la faim avec 1 800 prisonniers du 17 avril au 14 mai 2012, pour exiger la fin de la politique de détention administrative et le retrait des personnes isolées de leurs cellules. Depuis ce moment, les prisonniers ont pu parvenir à leurs demandes de mettre fin à l'isolement cellulaire et d'autoriser les habitants de la bande de Gaza à rendre visite à leurs enfants.
Les étapes de la grève collective commencent par la préparation psychologique des détenus à travers des séances de sensibilisation et d'éducation, en plus de la préparation physique en commençant à boire des liquides, des soupes, et à manger moins de pain, jusqu'au jour spécifié pour le début de la grève.
La première expérience palestinienne de grève de la faim dans les prisons de l'occupation a eu lieu à la prison de Naplouse au début de 1968, durant trois jours, pour protester contre la politique de coups et d'humiliations pratiquée par les soldats de l'occupation et pour exiger une amélioration de leurs conditions de vie.
Dans l'histoire du mouvement des prisonniers, il y avait sept prisonniers qui ont été martyrisés à la suite de la grève de la faim : Abdul Qadir Abu al-Fahm en 1970, Rasim Halawa, Ali al-Jaafari, Anis Doula, Ishaq Maragheh en 1980, Hussein Obeidat en 1992, et Adnan Khader en 2023.
A savoir que 4 900 prisonniers dans les prisons de l'occupation israélienne dans 23 prisons israéliennes et centres de détention et d'enquête, et 554 prisonniers sont condamnés à la perpétuité, et 1 083 détenus administratifs, 700 prisonniers malades, 31 prisonnières, et 160 enfants.
Depuis le début de 2023, l'occupation a émis plus de 1 300 ordres de détention administrative.
R.N/F.N