New York, le 29 avril, 2025, WAFA- Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu mardi soir, une réunion ministérielle sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.
La réunion sera présidée par le ministre français des affaires étrangères, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil ce mois-ci, et verra la participation du secrétaire général de l'ONU.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré que la promesse de la solution à deux États risquait de tomber dans l’oubli, avertissant qu’elle approchait du point de non-retour.
Il a souligné que la communauté internationale a la responsabilité d’empêcher la prolongation de l’occupation et de la violence, appelant les États membres de l’ONU à prendre des mesures irréversibles, pour parvenir à une solution à deux États et à ne pas permettre aux extrémistes de chaque côté de saper ce qui reste du processus de paix.
Guterres a ajouté que le Moyen-Orient connaît des transformations fondamentales, caractérisées par la violence et la volatilité, mais aussi par des opportunités et du potentiel.
Il a déclaré que les peuples de la région exigent et méritent un avenir meilleur, plutôt que des conflits et des souffrances sans fin, soulignant à la nécessité de travailler collectivement, pour garantir que cette période turbulente et de transition réponde à ces aspirations et aboutisse à la justice, à la dignité, aux droits, à la sécurité et à une paix durable.
Le délégué algérien a déclaré : Ce qui se passe n’est pas une guerre, mais plutôt un processus organisé et systématique de destruction
Il a souligné que Gaza est considérée comme la pire catastrophe humanitaire et reflète l’échec de la communauté humanitaire internationale face au blocus imposé par Israël. La nourriture est désormais complètement épuisée à Gaza. Israël ne mène pas une guerre, mais tente plutôt d’exterminer un peuple. Nous devons imposer un cessez-le-feu immédiat avant qu’il ne soit trop tard. Sans parler de la situation en Cisjordanie, avec l’expansion des colonies, les déplacements, les attaques contre les lieux saints, les arrestations et la destruction de maisons. L’occupation tente de diminuer la dignité des Palestiniens et d’effacer leur identité.
De son côté, le représentant du Panama a exprimé la condamnation de son pays de la guerre à Gaza, qui a conduit à la plus grande catastrophe humanitaire de l'histoire. Il a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à un accès garanti de l’aide humanitaire à Gaza, et a déclaré que la solution doit permettre la reconstruction de la gouvernance et la protection des civils et des travailleurs humanitaires.
Il a évoqué la détérioration de la situation en Cisjordanie, notamment les restrictions accrues à la circulation et la violence, appelant au respect du droit international à cet égard.
De son côté, le sous-secrétaire d'État aux affaires étrangères britannique, Ray Collins, a appelé à un retour au cessez-le-feu, pour mettre fin à cette horrible effusion de sang.
Il a exprimé sa profonde inquiétude face à l'épuisement des stocks alimentaires du PAM à Gaza, notant qu’« il est inacceptable qu'Israël a empêché l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza pendant près de deux mois ».
De son côté, l'ambassadrice du Danemark, Christina Markus Lassen, a souligné la détérioration de la situation à Gaza, où Israël n'autorise aucune aide humanitaire à entrer sur le territoire depuis près de deux mois.
Elle a également exprimé sa profonde inquiétude face aux informations selon lesquelles le Programme alimentaire mondial a épuisé tous ses stocks de nourriture, ajoutant que les familles « ont signalé un épuisement complet en raison de leurs déplacements répétés en raison des ordres d'évacuation émis par l'armée israélienne ».
L'ambassadrice et représentante par intérim des États-Unis, Dorothy Shea, a déclaré qu'une « nouvelle réflexion » était nécessaire pour parvenir à une paix et une prospérité durables au Moyen-Orient, offrant des opportunités à tous ses habitants.
Concernant les besoins humanitaires à Gaza, elle a déclaré : « Personne ne veut voir les civils palestiniens affamés ou assoiffés ».
Elle a ajouté : « L’accord de cessez-le-feu créerait les conditions nécessaires à l’acheminement de l’aide humanitaire ».
De son côté, l'ambassadeur pakistanais Asim Iftikhar Ahmed a déclaré au Conseil de sécurité que la tragédie qui se déroule à Gaza est « sans précédent », tant par son ampleur que par son inhumanité.
« Il ne s'agit pas seulement d'une crise humanitaire, c'est la destruction systématique d'un peuple et l'effacement du droit d'une nation à exister », a-t-il ajouté, qualifiant le raid israélien sur l'hôpital baptiste arabe au début du mois de « massacre horrible ».
Le représentant portugais a souligné que la situation dans la bande de Gaza exige que tout le monde travaille ensemble, pour mettre fin à la guerre et reprendre l’accès humanitaire sans entrave.
De son côté, le représentant russe a évoqué les crimes commis et poursuivis par Israël contre les Palestiniens à Gaza, y compris les travailleurs humanitaires. Ces crimes doivent cesser immédiatement, en particulier au vu de l’épuisement des réserves alimentaires et de la menace imminente de famine dans la bande de Gaza.
Le représentant norvégien a appelé à la fin des combats et à un accès immédiat à l'aide, estimant que l'avenir de Gaza doit être déterminé par les Palestiniens.
Elle a appelé la communauté internationale à garantir les droits du peuple palestinien, à œuvrer pour empêcher la cessation des opérations de l’UNRWA, à mettre un terme aux déplacements forcés, à stopper l’expansion des activités de colonisation et à s’engager en faveur de la solution à deux États.
Dans son discours, le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s'exprimant à titre national, a affirmé l'attachement de la France à la solution à deux États.
Il a déclaré que la première priorité de la France est de cesser « les hostilités pour mettre fin aux souffrances des civils », ajoutant qu'il est nécessaire de reprendre le cessez-le-feu à Gaza.
Barrot a souligné que « la situation à Gaza est catastrophique », appelant Israël à lever toutes les restrictions, pour permettre l'entrée de l'aide humanitaire.
Il a ajouté que la deuxième priorité de la France est d'aider à reconstruire « les terres dévastées par le conflit », et sa troisième priorité est d'œuvrer à une solution politique qui garantisse une paix juste et durable fondée sur la solution à deux États. Il a ajouté que la France, en collaboration avec l'Arabie saoudite, organise en juin prochain une conférence internationale sur la mise en œuvre de la solution à deux États.
K.R