Ramallah, le 30 avril 2025, WAFA- À l’occasion de la Journée internationale des travailleurs qui coïncidera demain le 1er mai, la présidente du Bureau central palestinien des statistiques (PCBS), Dr Ola Awad, a présenté un aperçu alarmant de la situation du marché du travail palestinien, profondément affecté par l’agression israélienne contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Depuis cette date, la Palestine traverse une crise humanitaire et économique majeure, marquée par l’effondrement quasi total du marché du travail à Gaza et une paralysie économique en Cisjordanie. La guerre en cours a privé des centaines de milliers de Palestiniens de leur emploi et de toute perspective de stabilité.
Gaza : une économie suspendue, un chômage record :
La destruction quasi complète de l’économie gazaouie rend toute analyse du marché du travail irréaliste. Le taux de chômage a atteint 68 % fin 2024, contre 45 % avant l’agression. La participation à la population active a chuté à 30 %, tandis que 74 % des jeunes (15-29 ans) sont désormais hors emploi, formation ou scolarité.
La priorité à Gaza n’est plus la recherche d’un emploi, mais la survie : trouver un abri, de la nourriture et de la sécurité.
Cisjordanie : les effets de la guerre se propagent :
Bien que moins durement touchée, la Cisjordanie subit également les conséquences de l’offensive : restrictions accrues, blocages des routes, et interdictions de travail en Israël. Le nombre de chômeurs y a grimpé à 313 000 en 2024, contre 183 000 en 2023, portant le taux de chômage à 31 %.
Effondrement de l’emploi en Israël :
Le nombre de travailleurs de Cisjordanie employés en Israël est passé de 107 000 en 2023 à seulement 21 000 en 2024, en raison des fermetures strictes imposées par l’occupation. Le secteur privé local a également été frappé de plein fouet, avec une perte de 132 000 emplois en un an.
Conditions précaires et bas salaires :
61 % des employés en Cisjordanie travaillent dans l’informel, sans aucune protection sociale. 16 % des salariés du privé perçoivent un salaire inférieur au minimum légal de 1 880 NIS.
Le salaire réel journalier moyen dans le privé reste faible, à 122 NIS. Moins de la moitié des employés du privé reçoivent des prestations sociales de base (congés payés, retraite, etc.).
Dr Awad a conclu que la crise actuelle, provoquée par l’agression israélienne et l’utilisation du blocus comme arme politique, a détruit les fondations du marché du travail palestinien, menaçant gravement l’avenir des travailleurs et de l’économie nationale.
H.A