Gaza, le 14 novembre 2025, WAFA- L’angoisse monte parmi les centaines de milliers de Palestiniens déplacés dans la bande de Gaza, alors qu’une profonde dépression accompagnée de fortes pluies et d’une masse d’air froid s’abat depuis l’aube sur l’enclave. Les services météorologiques et de défense civile mettent en garde contre des risques élevés d’inondations, d’effondrement de tentes et de dégradation des centres d’hébergement déjà très endommagés par la guerre.

Selon le département météorologique palestinien, un système de basse pression chargé d’air froid à très froid traverse actuellement la Palestine, provoquant des averses intenses, parfois orageuses.

Face à cette situation, la Défense civile de Gaza a diffusé une série de consignes urgentes à destination des habitants, en particulier ceux vivant sous des tentes. Elle les appelle à renforcer leurs abris, notamment dans les zones côtières balayées par des vents violents, et à ériger des barrières de sable pour empêcher l’intrusion de l’eau de mer.

L’institution a également averti du danger que représentent les bâtiments sévèrement bombardés ces derniers mois, désormais structurellement instables, susceptibles de s'effondrer sous l’effet des pluies. Elle a rappelé les risques d’incendie liés à l’allumage de feux à l’intérieur des tentes ou à proximité de matières inflammables. Les équipes appellent par ailleurs à creuser des rigoles entre les abris pour faciliter l’écoulement des eaux.

Les familles déplacées redoutent une répétition des scènes dramatiques vécues lors des deux dernières saisons des pluies, survenues en pleine offensive israélienne, durant lesquelles de nombreuses tentes avaient été inondées, déchirées ou emportées par les vents, aggravant un quotidien déjà insoutenable.

Selon des sources médiatiques, environ 93 % des tentes installées pour les personnes déplacées – soit 125 000 sur 135 000 – ne sont plus aptes à servir d’abri, en raison des intempéries successives et des destructions massives causées par les bombardements.

Plus de 900 000 Gazaouis déplacés sont aujourd’hui exposés à un risque immédiat d’inondation. Aucune solution alternative n’est disponible dans l’enclave depuis que les autorités israéliennes continuent de restreindre l’entrée de matériel humanitaire, y compris les tentes et les unités de logement mobiles.

Les autorités locales accusent Israël de violer le protocole humanitaire prévu dans l’accord de cessez-le-feu conclu le mois dernier, fondé sur le plan en 20 points du président américain Donald Trump. Cet accord prévoyait notamment la libération d’otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens, ainsi que le lancement d’un processus de reconstruction. 

Depuis octobre 2023, l’offensive israélienne a causé la mort de plus de 69 000 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, et plongé la bande de Gaza dans un état de dévastation sans précédent.

H.A