Londres, le 7 janvier 2021, WAFA – L’organisation internationale Amnesty a déclaré hier que le gouvernement israélien doit cesser d'ignorer ses obligations internationales en tant que puissance occupante et agir immédiatement pour s'assurer que les vaccins de COVID-19 sont également et équitablement fournis aux Palestiniens vivant sous son occupation en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Saleh Hijazi, directeur régional adjoint pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International, a dit que le programme de vaccination contre le COVID-19 d’Israël dévoile la discrimination institutionnalisée qui définit la politique du gouvernement israélien vis-à-vis des Palestiniens. Si Israël se félicite d’une campagne de vaccination qui bat les records, des millions de Palestiniens vivant sous contrôle israélien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ne recevront pas le vaccin ou devront attendre bien plus longtemps, "parfaite illustration du fait que la vie des Israéliens a plus de valeur que celle des Palestiniens."
Les autorités israéliennes doivent veiller à ce que les vaccins soient également fournis aux Palestiniens vivant sous leur contrôle, afin de s'acquitter de leurs obligations en vertu du droit international. Elles doivent également garantir l'entrée sans heurts, les vaccins et autres équipements médicaux dans le territoire palestinien occupé, notamment en prenant les dispositions logistiques nécessaires pour garantir la sécurité et l'efficacité de ces vaccins.
Le ministère israélien de la Santé a commencé le 23 décembre dernier la distribution des vaccins COVID-19, plus d'un dixième de sa population, Israël a été salué comme le pays qui a à ce jour réalisé la couverture vaccinale la plus large en proportion de sa population. Cependant, le plan de vaccination du vaccin COVID-19 ne couvre jusqu'à présent que les citoyens d'Israël, y compris les colons israéliens vivant en Cisjordanie et les résidents palestiniens de Jérusalem. Il exclut les à peu près 5 millions de Palestiniens qui vivent en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, sous occupation militaire israélienne.
En vertu de l'article 56 de la quatrième Convention de Genève, les obligations d'Israël comprennent le devoir d'assurer et de maintenir les établissements et services médicaux et hospitaliers, la santé publique et l'hygiène dans le territoire occupé, en particulier en ce qui concerne l'adoption et l'application des mesures prophylactiques et préventives nécessaires pour lutter contre la propagation des maladies contagieuses et des épidémies.
Higazi a déclaré que le gouvernement israélien doit respecter ses obligations en tant que puissance occupante, en vertu du droit international humanitaire et du droit des droits de l'homme, de fournir le meilleur état de santé physique et mentale possible à la population des territoires palestiniens occupés sans discrimination.
Les points de vue des groupes marginalisés doivent être au premier plan de toute prise de décision afin de garantir que les politiques nationales en matière de vaccins ne soient pas exclusives ou discriminatoires. Tous les États doivent faire face aux inégalités existantes pour garantir à tous l'accès aux vaccins.
Le 22 décembre, 10 organisations de défense des droits humains et de santé ont publié une déclaration appelant Israël à veiller à ce que sa campagne de vaccination inclue les Palestiniens vivant sous occupation israélienne.
Tandis que la course à la vaccination contre le COVID-19 bat son plein, Amnesty International demande aux États et aux entreprises de faire en sorte que nul ne soit privé de l’accès aux soins de santé, y compris aux vaccins, en fonction de son lieu de vie, de son identité ou de ses revenus.
H.A