Ramallah, le 11 mai 2025, WAFA- Trois ans après l’assassinat de la journaliste Shireen Abu Akleh par des tirs des forces d’occupation israéliennes, les auteurs du crime demeurent en liberté, échappant à toute forme de justice, et poursuivent leurs crimes et agressions contre les journalistes palestiniens.
Shireen Abu Akleh, 51 ans, a été tuée le 11 mai 2022 par un tireur d’élite de l’armée israélienne alors qu’elle exerçait son métier de journaliste à la lisière du camp de Jénine. Elle portait alors un casque et une veste de presse clairement identifiée.
Alors que se poursuit la guerre d’extermination et l’agression israélienne contre notre peuple, la machine de mort israélienne continue de cibler les journalistes, dans le cadre de sa guerre contre la vérité et sa volonté d’effacer les traces de ses crimes.
Le Syndicat des journalistes a documenté l’assassinat de 212 journalistes, hommes et femmes, depuis le 7 octobre 2023, les derniers en date étant Yahya Subaih et Nour Al-Din Abdo. De plus, 665 membres des familles de journalistes ont été tués lors du bombardement de leurs domiciles, et 178 journalistes ont été blessés, certains grièvement, avec des amputations à la clé.
Les institutions spécialisées dans les affaires des prisonniers ont enregistré environ 180 cas d’arrestation ou de détention de journalistes depuis le début de l’agression contre Gaza. Actuellement, 50 journalistes sont toujours emprisonnés par Israël, dont 20 en détention administrative. À cela s’ajoutent 6 journalistes détenus avant le 7 octobre 2023.
Une justice absente :
L’assassinat de la journaliste Shireen Abu Akleh, également citoyenne américaine, avait suscité une vague de réactions palestiniennes, arabes et internationales condamnant le crime et exigeant une enquête sérieuse et la poursuite des coupables.
L’enquête menée par le parquet palestinien a confirmé que Shireen avait été directement visée par un soldat israélien. Le rapport a établi sans équivoque qu’aucun affrontement armé ne se déroulait à l’endroit et au moment du tir.
Les rapports balistiques ont révélé que la balle extraite de la tête de la journaliste était de calibre 5.56 mm, perforante, tirée depuis une distance de 170 à 180 mètres, depuis une position correspondant à celle des forces israéliennes.
Plusieurs enquêtes indépendantes menées par CNN, l’ONG Al-Haq, le New York Times, le Washington Post, Associated Press et le collectif Bellingcat ont toutes conclu que l’armée israélienne avait délibérément ciblé Shireen Abu Akleh et ses collègues.
Le 21 septembre 2022, le Syndicat des journalistes palestiniens, en partenariat avec la Fédération internationale des journalistes, a soumis une plainte à la Cour pénale internationale (CPI) concernant l’assassinat de Shireen Abu Akleh ainsi que ceux d’Ahmed Abu Hussein et Yasser Murtaja. Le 24 décembre 2022, la Cour a transmis le dossier à sa division d’analyse préliminaire, mais aucune enquête n’a été ouverte à ce jour.
Le syndicat continue de déployer des efforts à tous les niveaux juridiques et judiciaires internationaux pour traduire en justice les assassins des journalistes palestiniens, en soulignant que les massacres systématiques perpétrés contre les journalistes ne resteront pas impunis.
Il qualifie le massacre en cours dans la bande de Gaza de plus grande et plus horrible attaque contre les journalistes de toute l’histoire de la presse mondiale.
Le syndicat salue les efforts considérables de la Fédération internationale des journalistes, soutenue par des syndicats partenaires à travers le monde, pour obtenir justice, notamment en saisissant la Cour pénale internationale. Il exhorte le procureur de la CPI, Karim Khan, à assumer pleinement ses responsabilités et à ouvrir immédiatement une enquête sur les plaintes déposées en coopération avec la Fédération internationale des journalistes.
H.A
