Ramallah, le 29 novembre 2021, WAFA- Deux détenus administratifs sont toujours en grève de la faim, dont Hisham Abu Hawwash, qui jeûne depuis 105 jours et Nidal Ballout depuis 32 jours dans l'attente d'un accord qui garantirait également leur libération, selon le Club des prisonniers palestiniens.
La situation des prisonniers s'aggrave de jour en jour, surtout le prisonnier Abu Hawwash, qui fait face à des conditions de santé difficiles dans la clinique de la prison Ramleh, et souffre d'un manque de liquides, et son incapacité à s'équilibrer, et il y a un risque qu'il peut subir un recul soudain de sa santé.
Mercredi dernier, l'administration pénitentiaire d'occupation israélienne a refusé d'envoyer le détenu palestinien Hisham Abu Hawwash, au tribunal pour une audience, selon Jawad Boulus, un avocat de la commission des prisonniers palestiniens.
Il a dit que le service pénitentiaire israélien avait refusé d'envoyer Abu Hawwash à l'audience qui a eu lieu hier, mercredi pour examiner un appel contre lui, en raison de son état de santé grave. Un tribunal israélien avait précédemment décidé de réduire la période de détention administrative d'Abu Hawwash de 6 à 4 mois renouvelables.
Le détenu de 39 ans est dans un état critique alors qu'il est détenu dans la clinique de la prison d'Al Ramleh dans des conditions difficiles car il souffre d'émaciation et de faiblesse, de pertes de conscience récurrentes, de douleurs intenses au foie et est incapable de dormir en raison des douleurs intenses dans tout son corps, et il se déplace dans un fauteuil roulant, en plus de vomir constamment.
Hier, le détenu Loay Al-Ashqar a suspendu sa grève de la faim après 49 jours suite à un accord avec l’administration pénitentiaire israélienne de fixer une date pour sa libération. Loay a perdu 27 kg de son poids et souffre également d'une sensation constante de vertiges, d'une mauvaise vision et de vomissements d'acide gastrique.
Il convient de mentionner que le détenu Kayed Fasfous, 31 ans, de Dura à Hébron, a mis fin il y a trois jours à son jeûne après 131 jours de grève de la faim pour protester contre sa détention administrative pendant de longues périodes sans inculpation ni jugement. Il sera libéré le 14 décembre.
Sa famille a déclaré que Fasfous, qui est marié et père d'une fille, restera à l'hôpital, où il a été maintenu à la suite d'une grave détérioration de son état de santé due au long jeûne, jusqu'à sa libération chez lui.
Ayyad Harimi, 28 ans, de Bethléem, a également mis fin avant trois jours à sa grève de la faim après deux mois de jeûne pour protester contre sa longue détention administrative.
Harimi sera libéré le 4 mars de l'année prochaine après avoir purgé sa peine de détention actuelle.
Jeudi dernier, le détenu Alaa al-Araj a mis un terme à 103 jours de grève de la faim après avoir conclu un accord avec les autorités d'occupation israéliennes mettant fin à sa détention sans inculpation ni procès.
Le 11 de ce mois-ci, le détenu Miqdad Al-Qawasmeh a mis fin à sa grève, qui a duré 113 jours, et sera libéré en février prochain.
Bref résumé des prisonniers grévistes :
Le prisonnier Hisham Abu Hawwash (39 ans), de Dura près d’Hébron, est détenu depuis octobre 2020, un ordre de détention administrative a été émis à son encontre pour une durée de 6 mois renouvelable.
Le prisonnier Nidal Ballout (27 ans), du gouvernorat d’Hébron, a été arrêté le 29 octobre 2021, il a ensuite été transféré à la prison d’Ascalan puis à la prison d'Ofer, et les services de renseignement de l'occupation ont porté de nombreuses accusations contre lui sans aucune preuve. Il a été soumis à un interrogatoire continu pendant 20 heures par jour dès la première semaine de son arrestation.
Les interrogateurs israéliens ont également menacé le détenu Nidal de le placer en détention administrative. En tant que mesure de protestation, le prisonnier a décidé d’entamer une grève ouverte de la faim dès le premier jour de son arrestation.
Le prisonnier Nidal a dit à l’avocat de la Commission des Affaires des prisonniers et ex-prisonniers, que les soldats d’occupation l’ont battu sauvagement le moment de son arrestation et il souffre toujours des douleurs à cause de cette agression.
En plus, l’administration pénitentiaire israélienne n’autorise pas au prisonnier Nidal de se rendre au médecin ou à l’hôpital malgré ses appels répétés aux enquêteurs.
Plus de 500 Palestiniens sont en détention administrative :
520 Palestiniens dans les geôles israéliennes sont actuellement en détention administrative, jugée illégale par le droit international, pour la plupart d'anciens prisonniers qui ont passé des années en prison pour leur résistance à l'occupation israélienne.
Au fil des ans, Israël a placé des milliers de Palestiniens en détention administrative pendant des périodes prolongées, sans les juger, sans les informer des charges retenues contre eux, et sans permettre à leur avocat d'examiner les preuves.
Les détenus palestiniens ont continuellement eu recours à des grèves de la faim illimitées pour protester contre leur détention administrative illégale et exiger la fin de cette politique qui viole le droit international.
La politique israélienne de détention administrative largement condamnée permet la détention de Palestiniens sans inculpation ni jugement pour des intervalles renouvelables allant généralement de trois à six mois sur la base de preuves non divulguées que même l'avocat d'un détenu est interdit de visite.
Jeudi, des experts de l'ONU ont exprimé leur grave crainte pour la vie des grévistes de la faim et ont appelé Israël à libérer ou à inculper les prisonniers, et à mettre complètement fin à sa pratique illégale de détention administrative.
« En violation du droit international, Israël continue de recourir à la détention administrative pour emprisonner plus de 500 Palestiniens – dont six enfants – sans inculpation, sans procès, sans condamnation, le tout sur la base d'informations secrètes classifiées auxquelles les détenus n'ont pas accès », ont dit les experts. "Ils n'ont aucun recours pour contester ces allégations non divulguées, et ils ne savent pas quand, ou si, ils vont être libérés."
H.A