Ramallah, le 28 juillet 2022, WAFA- A la lumière de l’intransigeance du service pénitentiaire israélien à répondre à leur revendication de mettre fin à leur détention sans inculpation ni procès, les deux détenus administratifs palestiniens, Khalil Awawdeh et Raed Rayyan font face à la mort dans la prison israélienne d’Al-Ramle et les risques sur leur sort augmentent, selon le Club des prisonniers palestiniens.
Dans un communiqué de presse publié ce jeudi, le Club des prisonniers a clarifié que les organes d'occupation exercent une forte pression sur les prisonniers qui ont entamé une grève de la faim pour les soutenir, les isolent et ignorent leurs revendications dans cette affaire, mentionnant que les données actuelles confirment le niveau de risques sur la vie des détenus grévistes s'il n'y a pas d'intervention décisive et urgente.
Le Club a révélé qu'il n'est plus exclu qu'il y ait une décision de tuer Awawdeh d’autant plus qu’Israel détient et isole délibérément les prisonniers grévistes dans la prison d’Al-Ramle des suites des mois de leur grève, notant que leur transfert répété vers des hôpitaux civils, et leur retour à la prison de Ramle, est devenu un outil systématique de torture, et la demande de leur transfert à l'hôpital nécessitait une bataille supplémentaire.
Le Club des prisonniers a estimé que les risques sur le sort des détenus grévistes exigent un niveau de soutien digne de leurs sacrifices continus, d'autant plus que la grève d’Awawdeh et Rayyan, intervient à la lumière d'une escalade significative dans la politique de détention administrative et l’arrestation continue de centaines d'entre eux.
Khalil Awawdeh, 40 ans, de la ville d'Idna, dans le gouvernorat d'Hébron, au sud de la Cisjordanie, est en grève de la faim depuis 26 jours pour protester contre sa détention administrative prolongée sans inculpation ni procès.
Le mois dernier, Awawdeh a rompu un jeûne de 111 jours après avoir été rassuré par les autorités pénitentiaires israéliennes que sa détention administrative ne serait pas renouvelée, mais il a repris la grève de la faim une semaine plus tard après que les autorités d'occupation ont renié leur promesse de ne pas mettre fin à son ordonnance de détention injuste.
Rayyan, 28 ans, est originaire de la ville de Beit Duqqu à Jérusalem. Il est détenu depuis le 3 novembre de l'année dernière et condamné à une ordonnance de détention administrative pour une période de six mois, renouvelée par la suite pour une seconde période de six mois. Il avait auparavant passé près de 21 mois en détention administrative. Il a entamé une grève de la faim il y a 113 jours pour exiger la fin de sa longue incarcération sans inculpation ni procès.
La politique israélienne de détention administrative largement condamnée permet la détention de Palestiniens sans inculpation ni procès pour des périodes renouvelables allant généralement de trois à six mois sur la base de preuves non divulguées que même l’avocat d’un détenu n’est pas autorisé à voir.
Actuellement, Israël détient plus de 680 Palestiniens en détention administrative, jugée illégale par le droit international, la plupart d'entre eux étant d'anciens prisonniers qui ont passé des années en prison pour leur résistance à l'occupation israélienne.
En détention administrative, Israël maintient les Palestiniens sans inculpation jusqu'à six mois, une période qui peut être prolongée un nombre indéfini de fois. Des femmes et des mineurs figurent également parmi ces détenus. La détention a lieu sur ordre d'un commandant militaire et sur la base de ce que le régime israélien décrit comme des preuves « secrètes ». Certains prisonniers ont été maintenus en détention administrative jusqu'à 11 ans.
H.A