Ramallah, le 12 août 2022, WAFA- A la lumière de l’intransigeance du service pénitentiaire israélien à répondre à sa revendication de mettre fin à sa détention sans inculpation ni procès, le détenu administratif palestinien, Khalil Awawdeh sur le bord de la mort à tout moment dans la prison israélienne d’Al-Ramleh.
Hier jeudi, le tribunal militaire d'Ofer a autorisé l'avocat du prisonnier, Awawdeh, à lui rendre visite en urgence, accompagné d'un médecin spécialisé, pour l'examiner et préparer un rapport médical sur son état de santé, afin de le soumettre au tribunal, qui examinera l'appel qui lui est soumis dimanche prochain.
Hier, l'Union européenne a écrit sur Twitter: « Graves préoccupations humanitaires concernant l'état de santé potentiellement mortel de Khalil Awawdeh, actuellement en grève de la faim depuis 152 jours pour protester contre sa détention administrative sans inculpation formelle dans une prison israélienne depuis le 27 décembre 2021 ».
Elle a ajouté que le nombre de détenus administratifs a presque doublé, passant de 352 en mai 2020 à 648, dont 6 enfants, en juillet 2022. En vertu du droit international, Awawdeh et les autres détenus doivent être informés des accusations sous-jacentes à la détention, ont droit à un procès équitable et rapide ou être libéré.
Pour sa part, la Coordonnatrice résidente et humanitaire des Nations Unies dans le territoire palestinien occupé, Lynn Hastings a tweeté hier: « Khalil Awawdeh a été placé en détention administrative le 27/12 2021 sans inculpation. Aujourd'hui en grève de la faim depuis plus de 150 jours, son état met sa vie en danger. Le droit international donne aux détenus le droit d'être informés des charges retenues contre eux, d'avoir un procès équitable (y compris en temps opportun) ou d'être libérés ».
Le détenu Awawdeh souffre de fortes douleurs articulaires, de maux de tête, de forts étourdissements et d'une vision floue, qu'il est incapable de marcher et qu'il se déplace en fauteuil roulant.
Khalil Awawdeh, 40 ans, de la ville d'Idna, dans le gouvernorat d'Hébron, au sud de la Cisjordanie, est en grève de la faim depuis 40 jours pour protester contre sa détention administrative prolongée sans inculpation ni procès.
Le mois dernier, Awawdeh a rompu un jeûne de 111 jours après avoir été rassuré par les autorités pénitentiaires israéliennes que sa détention administrative ne serait pas renouvelée, mais il a repris la grève de la faim une semaine plus tard après que les autorités d'occupation ont renié leur promesse de ne pas mettre fin à son ordonnance de détention injuste.
La politique israélienne de détention administrative largement condamnée permet la détention de Palestiniens sans inculpation ni procès pour des périodes renouvelables allant généralement de trois à six mois sur la base de preuves non divulguées que même l’avocat d’un détenu n’est pas autorisé à voir.
Actuellement, Israël détient plus de 680 Palestiniens en détention administrative, jugée illégale par le droit international, la plupart d'entre eux étant d'anciens prisonniers qui ont passé des années en prison pour leur résistance à l'occupation israélienne.
En détention administrative, Israël maintient les Palestiniens sans inculpation jusqu'à six mois, une période qui peut être prolongée un nombre indéfini de fois. Des femmes et des mineurs figurent également parmi ces détenus. La détention a lieu sur ordre d'un commandant militaire et sur la base de ce que le régime israélien décrit comme des preuves « secrètes ». Certains prisonniers ont été maintenus en détention administrative jusqu'à 11 ans.
H.A