Accueil Les Prisonniers 17/February/2025 01:50 PM

Recrudescence des crimes israéliens contre les captifs palestiniens dans les geôles

Recrudescence des crimes israéliens contre les captifs palestiniens dans les geôles

Ramallah, le 17 février 2025, WAFA- Le Club des prisonniers palestiniens a déclaré que les crimes israéliens croissants contre les captifs n’ont pas cessé le mois dernier, et que dans certaines prisons, les incursions et les agressions se sont intensifiées.

L’ensemble du système carcéral et des forces de l’occupation, à tous les niveaux, continue de pratiquer des crimes systématiques contre les détenus. Plus d’un an après le début de la guerre génocidaire et ses conséquences catastrophiques, accompagnées d’un processus systématique d’effacement colonial, les prisons et camps de détention de l’occupation restent un prolongement de la guerre.

Dans un communiqué publié ce lundi, le Club des prisonniers a ajouté que les cas de maladies parmi les captifs sont en augmentation pour deux raisons principales : la détention prolongée de milliers de prisonniers dans des conditions difficiles et tragiques, et l’arrestation continue de nouveaux détenus, y compris des blessés et des malades nécessitant des soins médicaux intensifs. Concernant la principale violation en cours dans les prisons – la torture –, celle-ci reste l’élément central des conditions de détention.

Le Club des prisonniers a présenté plusieurs témoignages recueillis par ses avocats dans différentes prisons, reflétant une nouvelle fois l’ampleur des actes de torture, des négligences médicales et de la privation alimentaire, ainsi que des agressions physiques lors des arrestations, des incursions et des répressions. Ces pratiques s’accompagnent d’une politique systématique d’humiliation et de maltraitance structurelle au sein des prisons.

Poursuite des répressions, des incursions et des agressions contre les détenus :

Un détenu (A.D.), écroué dans la prison israélienne d’Ofer a témoigné que les incursions, les agressions et les actes de répression contre les sections carcérales se poursuivent et se sont intensifiés récemment, avec l’utilisation de chiens policiers et le recours croissant aux grenades.

Un autre détenu (T.B.) a confirmé que les incursions restent fréquentes et que l’administration pénitentiaire continue d’imposer des humiliations et des actes de maltraitance aux prisonniers.

De plus, le détenu (D.Y.) a rapporté que les forces de répression ont pris d’assaut sa section après que les prisonniers ont refusé de se soumettre au « comptage » ou au « contrôle de sécurité » de manière humiliante, les obligeant à s’agenouiller, y compris des détenus malades. Les forces de répression les ont agressés et aspergés de gaz au visage.

Le détenu (S.A.) a été violemment agressé par des unités de répression, ce qui a entraîné la fracture complète de ses dents de devant. Malgré la douleur intense qu’il subit, il est privé de soins médicaux.

Dans un autre témoignage, le détenu (N.H.) a déclaré qu’en date du 12 janvier 2025, les forces de répression ont pris d’assaut la section où il se trouvait, frappant violemment les prisonniers et les aspergeant de gaz. Il a subi des fractures aux doigts et des contusions visibles, selon l’avocate qui lui a rendu visite.

En plus des sévices subis, il a été placé à l’isolement pendant 14 jours, période durant laquelle il a été battu quotidiennement. Il a perdu connaissance après avoir été frappé à coups de matraque, ce qui lui a causé des blessures et des saignements au visage et à l’oreille. Il a également été privé de nourriture pendant trois jours et de matelas et vêtements.

Le détenu (R.Y.) a témoigné avoir été violemment battu lors de son transfert du centre de détention de Etzion à la prison d’Ofer, ce qui lui a causé une profonde blessure à la tête. Après avoir subi des points de suture, la plaie n’a pas été nettoyée ni traitée.

Un enfant détenu contraint de retirer lui-même les fils de suture de ses dents :

L’enfant (M.W.) a déclaré : « Lors de mon arrestation, j’étais en cours de traitement dentaire et plusieurs molaires avaient été opérées. J’ai demandé à plusieurs reprises à l’administration de la prison de retirer les points de suture, car cela faisait longtemps qu’ils étaient en place, mais mes demandes ont été ignorées. Finalement, avec l’aide d’autres enfants détenus, j’ai dû les retirer moi-même de manière rudimentaire. »

Un autre enfant détenu a témoigné que les enfants prisonniers ont dû frapper aux portes et aux murs pour alerter sur la détérioration de l’état de santé d’un camarade souffrant de graves problèmes respiratoires et de gorge. Ce n’est qu’après de nombreuses tentatives que l’enfant malade a été transféré à l’infirmerie. Cependant, l’administration pénitentiaire a réagi en prenant d’assaut la cellule et en transférant plusieurs enfants dans d’autres cellules ou en isolement.

Le détenu Mohammed Khudairat : un prisonnier atteint de cancer, victime de crimes médicaux :

Mohammed Khudairat, originaire de la ville de Dhahiriya, a été arrêté le 1ᵉʳ juin 2024, peu après avoir subi une greffe de moelle osseuse. Il était encore sous protocole de traitement et devait recevoir 14 injections de thérapie biologique, dont seulement deux lui ont été administrées avant son arrestation. Il est maintenu en détention dans des conditions extrêmement difficiles.

Dans son témoignage à l’avocate du Club des prisonniers, il a déclaré : « Mon état de santé se détériore, en particulier après avoir contracté la gale, qui est devenue un instrument de torture utilisé par l’administration pénitentiaire. Cette maladie est un cauchemar pour nous dans la cellule. Nous souffrons tous de démangeaisons extrêmes et de saignements dus au grattage, ce qui nous empêche de dormir. »

Il a poursuivi : « Non seulement ils ne fournissent pas de traitement contre la gale, mais mon traitement contre le cancer est aussi négligé. Depuis octobre dernier, j’ai seulement passé une IRM après d’innombrables demandes, et jusqu’à présent, on ne m’a pas informé des résultats. Je réclame sans cesse des explications sur mon état de santé et un suivi médical, en vain. Mon état est pris à la légère. En plus de cela, nous souffrons de malnutrition dans les cellules : nous mourons littéralement de faim. Il nous est interdit de conserver des morceaux de pain, et lorsque l’administration en trouve, elle prend d’assaut la cellule et agresse les détenus. Cela a aggravé mon état de santé, ajouté au froid intense et au manque de vêtements adéquats, ainsi qu’à la surpopulation carcérale qui ne cesse de s’aggraver. »

Le Club des prisonniers a réitéré son appel aux organisations internationales des droits de l’homme à prendre des décisions concrètes pour juger les dirigeants de l’occupation pour crimes de guerre, et à imposer des sanctions à l’encontre de l’occupation, afin de l’isoler diplomatiquement et de restaurer le rôle fondamental du système juridique international.

Il a également souligné la nécessité de mettre fin à l’impunité exceptionnelle dont bénéficie Israël grâce au soutien des anciennes puissances coloniales, qui la placent au-dessus des lois et des sanctions.

H.A

Nouvelles connexes

Lire la suite