Ramallah, le 30 novembre 2023, WAFA- Les organisations juridiques et de défense des droits de l'homme ont appelé aujourd'hui, jeudi les organismes internationaux, les organisations et les barreaux (ordre professionnel des avocats) à prendre des mesures immédiates et à intervenir pour mettre fin aux crimes de guerre et aux crimes contre l'humanité commis par les autorités d'occupation israéliennes contre les détenus palestiniens en Israël.
Lors d'une conférence de presse tenue à Ramallah, les organisations ont appelé au Conseil des droits de l'homme à former un comité international chargé d'enquêter sur les abus commis par l'occupation israélienne contre les détenus. Elles ont également appelé le Comité international de la Croix-Rouge à exprimer clairement sa position sur les crimes de guerre commis contre les détenus et à faire pression sur les autorités d'occupation pour qu'elles respectent son rôle et les conventions internationales relatives aux détenus.
Ces organisations ont également appelé les États parties à la Quatrième Convention de Genève de 1949 à tenir une conférence d'urgence pour discuter des moyens de garantir qu'ils mettent en œuvre les dispositions de la convention et les honorent en ce qui concerne les garanties et les droits des détenus palestiniens, et les tenir pour responsables de leur violation ou de l'obstruction de leur travail par les autorités d'occupation israéliennes.
Elles ont également souligné la nécessité pour les organisations de défense des droits de l'homme et les barreaux du monde entier d'assumer leurs responsabilités juridiques pour faire face aux violations et pratiques israéliennes contre les détenus et à leur soumission systématique à la torture en activant la responsabilisation, les poursuites et le procès des auteurs de ces crimes avant leurs tribunaux nationaux.
Les organisations ont appelé le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, le sous-comité contre la torture et le groupe de travail sur la détention arbitraire à prendre des mesures urgentes pour faire face aux violations et aux crimes commis contre les détenus et utiliser tous les mécanismes et pouvoirs disponibles pour mettre fin aux assassinats intentionnels et à la torture des détenus.
Qaddoura Fares, Chef de la Commission des Affaires des Prisonniers et Ex-Prisonniers, a déclaré que les autorités d'occupation ont intensifié leurs crimes continus contre les détenus, en arrêtant et en suspendant les droits et garanties qui leur sont accordés en vertu du droit international et de la Quatrième Convention de Genève de 1949.
Il a souligné que les campagnes d'arrestations systématiques se sont intensifiées et ont touché tous les segments de la population, pour les terroriser.
Fares a déclaré que leurs organisations ont documenté 3 200 cas d'arrestation en Cisjordanie, y compris à Jérusalem, entre le 7 octobre et la mi-novembre, dont plus de 100 femmes et 145 mineurs, alors que des données précises n'étaient pas disponibles sur les détenus de Gaza, l'occupation refusant de fournir au Comité international de la Croix-Rouge des données claires sur leur nombre, leur identité, leurs lieux de détention et leur état de santé, en plus d'avoir émis 1 464 ordres de détention administrative contre des Palestiniens depuis le début de l'agression contre la bande de Gaza.
Il a déclaré qu'à la mi-novembre, le nombre de détenus dans les prisons israéliennes atteignait plus de 7 000, dont environ 80 femmes et plus de 250 enfants, et que le nombre de détenus administratifs atteignait à ce jour 2 200, tandis que le nombre de détenus de Gaza atteint 105.
Les organisations ont documenté une escalade significative des mesures de représailles systématiques contre les détenus, en particulier après que le Comité international de la Croix-Rouge a cessé de visiter les détentions israéliennes et que les familles et les avocats n'ont pas été autorisés à rendre visite aux prisonniers.
L'administration pénitentiaire d'occupation a commencé à imposer des mesures de représailles collectives contre les détenus, notamment des perquisitions dans leurs cellules, leur placement en isolement, la transformation de leurs chambres en cellules après les avoir dépouillés de tous leurs biens, la saisie de tous les outils électriques qu'ils utilisaient pour répondre à leurs besoins fondamentaux, et les unités de répression ont mené des attaques généralisées contre les détenus en les frappant sévèrement, en utilisant des bâtons et des matraques, causant des dizaines de blessures et en les laissant ensuite délibérément sans soins.
Ces mesures ont touché les nécessités de base de la vie, telles que la nourriture, l'eau, les soins médicaux, et l'électricité a été coupée dans les sections des détenus, la quantité d'eau et les heures pendant lesquelles elle était à leur disposition ont été réduites, et des restrictions sans précédent ont été imposées aux détenus malades, leur ont refusé des soins et ont interrompu leur transfert vers les cliniques et les hôpitaux de la prison, la fermeture de la cantine pour que les prisonniers ne puissent pas y acheter de nourriture, la saisie des réserves alimentaires restant chez les détenus (comme les conserves) et la réduction des repas à deux repas par jour.
H.A